Peintre averti en son esprit Toute image s’impose si bien Va-t-il donc entrevoir enfin Au bout de la route longue, Notre Dame de la Fin des terres Tendant ses bras au pauvre hère ?
Je fus « voyant » et conduisais le père Mattei, professeur de mathématiques aux « Jeunes Aveugles ». Il était gai comme pinsonnet et moi, mélancolique un brin. Il avait une mémoire extraordinaire et j’étais à l’époque quasi muet : il me débitait sans cesse ni arrêt Musset ou Vigny, les yeux au ciel.
« Mon doux pays où êtes-vous ? » dites-vous. Il est des régions imprenables…
« Guerre en horreur aux mères » Perle d’une eau si pure : tendre regard d’une mère trépassée, continue à me fixer et consoler dans le désert de l’Hostilité, de l’Indifférence et de la Négation !
C’est la guerre Et la guerre encore demain Tant qu’au cœur du pèlerin Envie et haine prospéreront En un monde savant et mécanisé De plus en plus, miserere
Que la Véronique Sur le lin Puis dans ton cœur Imprime l’image De la Sainte Face
Chrétien, je ne crois, dans des temps si hasardeux, qu’à Jésus sur la croix. Chrétien des temps anciens
Humains transis Un bel et fort amour, pour nous porter Sur les eaux du baptême spirituel.
« Eurydice ! Eurydice ! » S’écrie Orphée plaintif, voyant s’évanouir la forme fugitive, la forme bien-aimée Tant de pauvres hères d’artistes, dans le présent, l’avenir, pourront élever même soupir vers la vision bienheureuse qu’ils ont entrevue ou cru entrevoir !…
Si tu es gentil Mon enfant chéri Nous irons rue des Solitaires Voir allumer les réverbères… Note : la rue de Solitaires existe toujours à Belleville, quartier parisien de l’enfance du peintre